Malgré leurs avancées spectaculaires ces trois dernières décennies, les neurosciences ont, jusque-là, montré leurs limites pour explorer et rendre compte du fonctionnement psychique et de l’expérience subjective. Les tentatives de mise en lien entre anomalie neurologique et affection mentale restent plutôt insatisfaisantes et sans réel effet opératoire pour le champ de la santé mentale. Cependant, entre temps, d’importantes avancées pour penser l’articulation entre le cerveau et la psyché émergent, soulignant en particulier l’organisation dynamique du cerveau. Les études sur les oscillations cérébrales suggèrent ainsi que le lien le plus direct entre cerveau et psychisme est à concevoir au niveau de vagues d’ondes électriques sur de larges populations de neurones, ce que l’on pourrait considérer comme des mouvements de mouvements. Autre exemple, le modèle du « predictive coding » permet de penser le lien entre les processus primaires et secondaires Freudiens et le fonctionnement anticipatif de l’appareil neuronal. Ce sont donc peut-être les neurosciences qui remettent en selle les théories psychanalytiques et les obligent à être plus précises, et les théories psychanalytiques qui peuvent questionner de manière radicale les neurosciences, dans un dialogue multidisciplinaire. Les deux journées de ce colloque exploreront ainsi une telle perspective en vue de faire émerger de nouvelles manières de penser la vie psychique.

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